Aut-01L’anaphylaxie dans les services d'urgences lorrains en 2015 : épidémiologie, caractéristiques et prise en charge.

Autres
J. Corriger 1,*, E. Penven 2, Q. Haumonte 1, H. Thomas 1, V.M. Nguyen-Grosjean 1, C. Goutet-Leonard 3, M. De Talancé 4, P.E. Bollaert 5, C. Rothmann 6, E. Beaudouin 1.
1Service d'allergologie, CH Emile Durkheim - Epinal (France), 2Service de pathologies professionnelles, Hôpitaux de Brabois, CHRU Nancy - Nancy (France), 3Service d'urgences, CH Verdun Saint-Mihiel - Verdun (France), 4Service d'urgences, CH Emile Durkheim - Epinal (France), 5Service de réanimation, Hôpital Central, CHRU Nancy - Nancy (France), 6Service d'urgences, Hôpital Mercy, CHR Metz-Thionville - Metz (France)

*Auteur(s) correspondant(s).
Adresse email : jeremy.corriger@hotmail.fr (J.Corriger)
Introduction

L'anaphylaxie est une urgence allergique dont la fréquence et la morbidité augmentent. Son management repose sur l'administration précoce d'adrénaline et la coordination entre urgentiste et allergologue. Les objectifs de l'étude étaient de déterminer l'incidence de l'anaphylaxie en 2015, d'en décrire les caractéristiques et d'évaluer les pratiques en Lorraine.


Méthodes

Nous avons conduit une étude descriptive rétrospective en consultant les dossiers des patients admis en 2015 aux urgences des 4 hôpitaux lorrains sièges de SAMU. Les sujets ayant présenté une anaphylaxie étaient inclus après analyse des diagnostics (95 codes CIM-10 susceptibles de correspondre à une anaphylaxie) et revue des cas par un investigateur allergologue. Le recueil des données et l'évaluation de la prise en charge reposaient sur un formulaire standardisé.


Résultats

Trois-cents vingt-trois patients ont été inclus. En 2015, l'anaphylaxie représentait 0,16 % des passages aux urgences et son incidence était estimée à 34 pour 100 000 personnes-année en Lorraine. L'agent causal était surtout alimentaire chez l'enfant (77 %), plus variable chez l'adulte. La présentation clinique était influencée par l'âge, le facteur étiologique, certains cofacteurs (asthme, comorbidité cardiovasculaire, médications) et la gravité de la réaction. La tryptase n'était dosée en urgence que dans 12,7 % des cas. En cas d'anaphylaxie sévère (grade ≥ 3), le recours à l'adrénaline n'était que de 32,4 % et 4 fois sur 10 la durée de surveillance hospitalière était inférieure à 6 heures. Un auto-injecteur était prescrit à la sortie dans 17,3 % des cas, et une orientation vers l'allergologue proposée chez 57,9 % des patients.


Discussion

Les données de notre étude sont conformes à la littérature, et l'anaphylaxie n'est pas exceptionnelle aux urgences. Malgré l'existence de filières de soins actives entre urgentistes et allergologues en Lorraine, il persiste des carences notamment de prescription d'adrénaline et de dosage de la tryptase dont l'intérêt est probablement méconnu.


Conclusion

Une meilleure connaissance de la pathologie et la diffusion des nouvelles recommandations (RFE 2016) sont essentielles pour améliorer la prise en charge en urgence de l'anaphylaxie.


Bibliographie