Ali-01L’allergie alimentaire a-t-elle un impact sur la morbidité de l’asthme ?

Aliments
M. Cap 1,*, S. Lejeune 1, E. Drumez 1, C. Thumerelle 1, C. Mordacq 1, N. Veronique 1, D. Antoine 1.
1CHRU Lille - Lille (France)

*Auteur(s) correspondant(s).
Adresse email : capmelanie1@gmail.com (M.Cap)
Introduction

L’allergie alimentaire (AA) est fréquemment associée à l’asthme. Nous avons étudié l’impact de l’AA sur le contrôle de l’asthme. Les exacerbations, le niveau de traitement et la fonction respiratoire étaient aussi évalués. 


Méthodes

Etude prospective, monocentrique (CHRU Lille, aout 2015 à mars 2016). Les enfants suivis pour asthme allergique âgés d’au moins 7 ans, avec ou sans AA étaient inclus. Les caractéristiques de l’asthme et de l’AA étaient recueillies. Le niveau de contrôle (GINA 2014), le score ACT ou ACT pédiatrique, les antécédents d’asthme aigu grave (AAG), le nombre d’exacerbations, de corticothérapies systémiques et d’hospitalisations pour exacerbation dans l’année précédente, le niveau de traitement, la dose de corticostéroïdes inhalés (CSI) et la fonction respiratoire (VEMS, VEMS/CV, FeNO) étaient comparés entre enfants avec ou sans AA. 


Résultats

212 patients asthmatiques (âge médian : 11,5 ans) étaient inclus, dont 57 avaient une AA (27%) (Fruits à coque=26, arachide=23, œuf=11, lait=3, autre=20, AA multiples=41). 39 enfants avaient un antécédent d’anaphylaxie. 31 enfants (15%) étaient traités par Omalizumab, dont 10 avaient une AA. 38 enfants avec AA (67%) avaient un asthme contrôlé versus 94 enfants sans AA (61%) (p=0,42) ; il n’y avait pas de différence pour le score ACT/pACT (p=0,26). Les antécédents d’AAG (p=0,4), le nombre d’exacerbations (p=0,1), de corticothérapies systémiques (p=0,08) et d’hospitalisations (p=0,41) n’étaient pas différents, de même pour le niveau de traitement selon GINA (p=0,17), la dose de CSI (p=0,16), le VEMS/CV (0.84 si AA versus 0.83; p=0,12) et la FeNO (42ppb si AA versus 24 ppb; p=0,55). Le type, le nombre d’aliments et la sévérité des réactions allergiques n’influaient pas sur le contrôle de l’asthme. Les 28 patients (13%) avec asthme, dermatite atopique, AA (A-DA-AA) avait plus d’exacerbations (p=0,0094) et une dose de CSI quotidienne plus élevée (p=0,017) par rapport aux patients avec asthme et AA sans DA.


Discussion

Conclusion

Notre étude ne montre pas une morbidité  plus importante de l’asthme chez les enfants ayant une AA. La multiplication des comorbidités (A-DA-AA) apparait comme un facteur de risque de phénotype d’asthme plus sévère. 


Bibliographie