Médi-05Apport des tests in vitro dans deux cas de DIAM (drug-induced aseptic meningitis) par hypersensibilité retardée allergique à l’amoxicilline.

Médicaments
J. Castagna 1,*, A. Nosbaum 1, F. Hacard 1, C. Moch 2, A. Rozières 3, J. Descotes 2, A. Gouraud 2, F. Berard 1.
1Immunologie clinique - Lyon, 2Centre de pharmacovigilance - Lyon, 3Inserm U851 - Lyon

*Auteur(s) correspondant(s).
Adresse email : julie.castagna@chu-lyon.fr (J.Castagna)
Introduction

La méningite aseptique est une inflammation méningée non infectieuse, parfois d’origine médicamenteuse. Alors que moins de 10 cas de DIAM à l’amoxicilline sont publiés, nous rapportons deux cas pour lesquels les tests immunobiologiques ont contribué à confirmer une hypersensibilité retardée spécifique contre ce médicament.


Méthodes

Résultats

Nos deux cas étaient des femmes de 62 et 32 ans, sans antécédent. Elles présentaient des syndromes méningés stéréotypés quelques heures après chaque prise d’amoxicilline. L’analyse du liquide céphalorachidien confirmait la méningite aseptique. L’imagerie cérébrale était sans anomalie et les symptômes étaient rapidement résolutifs à l’arrêt de l’amoxicilline. Le diagnostic de DIAM à l’amoxicilline a été retenu avec un score de probabilité de Naranjo >9. Les patch-tests et IDR à lecture retardée à l’amoxicilline étaient négatifs. Des tests immunobiologiques ont été effectués. Dans un cas, un test ELISPOT était positif avec une importante sécrétion d’interféron gamma et de granzyme B par les cellules mononuclées sanguines en présence d’amoxicilline, alors qu’il était négatif avec la ceftriaxone et un témoin négatif. Dans l’autre cas, un test de transformation lymphocytaire (TTL) était positif pour l’amoxicilline avec un index de stimulation > 2, négatif pour la ceftriaxone et le témoin négatif. L’amoxicilline a été contre-indiquée chez les 2 patientes. La ceftriaxone a été réintroduite sous surveillance médicale sans incident.


Discussion

Le mécanisme immunopathologique du DIAM et la nature des cellules impliquées demeurent inconnus. La réaction inflammatoire serait limitée aux méninges, pouvant expliquer l’absence de cellules effectrices spécifiques au niveau cutané et par conséquent la négativité des tests cutanés. Une réaction de type hypersensibilité retardée due à des lymphocytes T a été suspectée lors d’un DIAM à un complexe vitaminique B, avec un TTL positif.


Conclusion

Nos résultats tendent à confirmer cette hypothèse avec un ELISPOT et un TTL positifs dans deux cas de DIAM à l’amoxicilline.


Bibliographie